L'Australie: ce n'est pas ma faute
- katerinafrederic
- 21 nov. 2016
- 2 min de lecture

C’est la faute de mon écran rétina et du temps frisquet qui s’est pointé le bout du nez, trainant avec lui les saveurs de Noël – le café où j’ai effectué la transaction qui changera ma vie jouait déjà en boucle nos traditionnelles quétaineries. C’est la faute des milliers d’onglets qui s’accumulent sur mon navigateur internet : la Grande barrière de corail, les bébés kangourous, les expressions bizarres (sans jugement, on est québécois quand même!), la culture du surf, Gumtree (le kijiji australien), Le Petit guide pour travailler en Australie, Skyscanner, Hopper, des communautés facebookiennes d’expatriés québécois en Australie. Ce n’est pas ma faute : mon billet d’avion vers l’Australie s’est acheté tout seul.
J’en parlais ici et là. J’allais m’installer toute la journée dans ce même café afin de ‘’préparer’’ un voyage sans deadline. En fait, j’allais fouiller dans les Internets pour trouver sans cesse de nouvelles raisons de mettre mes jolies fesses sur une banquette d’avion pour 36 heures, direction l’hémisphère sud. C’est 14 000 kilomètres, 20 degrés Celsius d’écart des températures moyennes entre le Québec et l’Australie, une flore et une faune idylliques qui m’ont forcé d’utiliser mes économies pour aller à l’autre bout du monde.
La nuit Hopper me réveillait de ses notifications : « Katerina, achètes ton billet d’avion » et à ces surfers australiens d’ajouter : « Viens te faire piquer par une méduse en essayent de surfer sur la Bells Beach ». Et non, ce n’est pas tant de la schizophrénie, mais plutôt le ras-le-bol de la stagnation postuniversitaire. Le baccalauréat en poche, la peur de se ‘’settle down’’ et de devenir une vraie adulte, une vraie contribuable québécoise, m’angoissait. J’avais l’impression de ne pas avoir fait ce qu’il fallait que je fasse avant de me débarrasser de mon sac-à-dos.

Je pars le 3 janvier sans date de retour. Je pars avec un itinéraire incertain, mais des idées plein la tête. Je rêve de la Nouvelle-Zélande, de l’Asie du Sud-Est, du Vietnam, du Cambodge, de la Chine et du Japon. Mais je rêve aussi de l’inconnu. C’est sans malaise que je quitterai le Canada et ses -30 de janvier. On verra, quand je reviendrai, quelles estampes aura accumulées mon passeport canadien!
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