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Les filles nounounes le font exprès

  • Photo du rédacteur: katerinafrederic
    katerinafrederic
  • 17 févr. 2016
  • 3 min de lecture

La chronique de Richard Martineau (je ne vous enconragerai même pas à le lire, tout simplement pour ne pas lui donner plus de clic) de la semaine dernière concernant la bêtise féminine semble avoir provoqué chez plusieurs de ses lectrices et lecteurs une migraine atroce. Sans toutefois avoir l’intention de discréditer notre cher chroniqueur du Journal de Montréal, cet édito a plutôt pour but d’émettre le commentaire d’une femme à l’intention de celles qui se questionnent sur la légitimité de leur identité. Mesdames ou mesdemoiselles (terme qui n’est d’ailleurs plus utilisé en raison de sa connotation sexiste liée à une reconnaissance basée sur l’état civil de la femme mariée), nous aussi on va se parler dans le blanc des yeux. C’est vrai qu’on est nounounes et qu’on fait pitié parce que d’un côté comme de l’autre, nous sommes immergées dans une mer de culpabilité et de critique.


Source: onlinetri.com

Les femmes trop peu vêtues attirent sur elles les regards pervers et vicieux. Les fameuses accusations du genre : « elle l’a cherché avec sa petite jupe », ne datent pas d’hier. La Loi canadienne sur les infractions sexuelles modifiée en 1983 à la suite du projet de loi C-127 visait à contrer la discrimination juridique fondée sur le sexe, à considérer le viol comme un acte de viol


ence envers les femmes et à assurer la crédibilité des plaignantes. Or, avant cette réforme, le passé sexuel (nombre de partenaires et pratiques jugées déviantes), le délai de dénonciation d’un viol ainsi que la nécessité que la preuve soit corroborée constituaient des éléments juridiques qui pouvaient déterminer si la plaignante « méritait [d'être ou pas] protégée par les lois sur le viol ». Bien que les lois d’aujourd’hui protègent mieux – quoiqu’incomplètes – les victimes, le tabou du viol et le slut-shaming, primant sur la faute de la femme en cas d’agression, demeurent fortement ancrés dans la société.


L’idée d’imputer aux femmes l’entière responsabilité de leur sort place les hommes au sommet de la hiérarchie sexuelle en inversant, d’une certaine manière, le rôle de la victime. En ce sens où c’est elle qui aurait fait exprès et que lui n’aurait que répondu à des attitudes provocatrices. Ici, jetons les bases d’un processus de domination sociale basé sur le genre sexuel qui a largement été étudié par des auteures telles que Margaret Mead ou Simone de Beauvoir pour qui l’essence d’être femme s’acquiert par des processus de socialisation qui sont construits par la société et empreints d’inégalités. Le sociologue français Pierre Bourdieu décrit une domination qui se reflète essentiellement dans une société faite par et pour les hommes. Cette vision sexuée du monde s’inscrit, selon lui, dans les habitus, c’est-à-dire nos manières d’être, de se tenir et de penser, et finit par aller de soi. Ainsi, la conception de ce que devrait être une femme ou un homme se dessine à l’aube des constructions sociales du genre, lesquelles sont hiérarchisées selon un sexe dominant et un sexe dominé. C’est pour ainsi dire que tous les construits sociaux tels que la justice et la politique par exemple, sont parsemés de l’idée que l’homme doit être protégé en raison de sa supériorité et que, comme peut-on lire dans le projet de Loi C-127, la structure de la justice découlait « de la vive et profonde méfiance que la société entretenait sur les femmes en général ».


Et même les femmes mariées qui ne pouvaient techniquement pas, à une époque, être violée par leur mari, les filles intoxiquées à la sortie des bars qui se tirent elles-mêmes dans le pied et les jeunes lavalloises enrôlées dans un réseau de prostitution qui ont volontairement mis les pieds dans cet engrenage ne témoignent pas en la faveur de ces filles «nounounes». Parce qu’elles l’ont cherché avec leurs bottes hautes et leur décolleté. Il est vrai qu’on ne nait pas femme ; on devient plutôt le fruit des désirs d’une société patriarcale construite par les hommes.


 
 
 

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