top of page

PAR TAGS : 

POST RÉCENTS : 

ME SUIVRE : 

  • Facebook Clean Grey
  • Twitter Clean Grey
  • Instagram Clean Grey

Après le bac, le printemps

  • Photo du rédacteur: katerinafrederic
    katerinafrederic
  • 6 avr. 2016
  • 2 min de lecture

Les jours s’allongent. Il est 19h02 et le soleil d’avril illumine encore les trottoirs poussiéreux de Villeray. Mes joues rougissent de cette lumière chaleureuse… ou est-ce le froid d’hiver qui s’accroche? Entre l’ivresse de juillet qui arrive et le nez gelé par les brises encore trop fraiches, ma tête s’alourdit de promesses que je fais à moi-même.


Ce qui tue avec la fin de l’hiver, ce n’est pas l’inondation due à la fonte de mes idéaux, c’est d’être à mi-chemin entre tout ce qui a été fait et tout ce qui reste à faire, entre hier et demain, entre le noir et le blanc. Le printemps c’est l’entre-deux guerres intérieures. Dans le fond, c’est la dualité entre mes rêves de petite fille et la réalité du terrain, comme on dit dans le jargon professionnel.


Ces trois années tirent à leur fin et ne laissent derrière elles que très peu d’optimisme. Avril, c’est la fin de session la plus difficile parce qu’elle se fait dans l’anticipation d’un summer love, la préparation d’un voyage dans les Adirondacks et surtout, dans la remise en question. Qu’en est-il de ce statut de future bachelière ? Tout bon aspirant journaliste sait écrire, parler, animer, chercher, interviewer photographier, filmer, monter, twitter, coder, snapchatter, facebooker, instagramer et toutes autres tâches connexes. Désormais, il faut être un superjournaliste.


Cette réalité s'additionne à celle de milliers de jeunes Québécois en quête de sens. L’angoisse de la vingtaine d’aujourd’hui n’a rien à voir avec celle d’hier: les opportunités sont incalculables, mais ô combien inatteignables! Dans cette tempête de possibilités, dans l’immédiat et l’actuel toujours plus d’actualité, c’est de choisir où mettre les pieds, où investir du temps, où s’en aller qui est opprimant. Difficulté de placement, coupures dans les services publics, surqualification des diplômes ou le cercle vicieux de l’expérience préalable obligatoire, toutes les raisons sont bonnes pour désillusionner le finissant moyen. Les possibilités sont multiples: continuer à étudier en risquant d’être trop qualifiée, travailler dans un restaurant en attendant d’avoir un vrai job, voyager afin de trouver qui je suis ou… profiter de l’assurance chômage.


Bref, quelques semaines encore à patiner, à courir après le temps. De toute façon, dans trois semaines je n’ai pas plus d’avenir qu’aujourd’hui. Quand tout sera fini, j’irai à la plage avec Ernest Hemingway , je dormirai avec Bob Marley et respirerai le grand air en remerciant Alexander Supertramp. En fait, je rêvasse déjà, bière à la main et stylo dans l’autre. Il faudrait peut-être que je retourne à mes travaux de session? Avril se définit désormais comme suit : « L’heure la plus sombre est celle qui vient juste avant le lever du soleil ». (L’Alchimiste - Paolo Coelho)



 
 
 

コメント


© 2023 par Garde-robe. Créé avec Wix.com

  • b-facebook
  • Twitter Round
  • Instagram Black Round
bottom of page